Du premier One au One M9, le haut de gamme de HTC gardait une certaine cohérence, laquelle était perpétuée sur les déclinaisons Max et Mini. Une cohérence que nous avons clairement perdue avec le One A9 qui tranchait non seulement avec l’ambition technologique qui caractérisait les One, mais également avec certains acquis, comme les haut-parleurs Boomsound ou encore le design. Avec le One A9, HTC a copié Apple (au moins sur une partie du positionnement). Cela s’est vu. Et cela n’a pas plu.
Du recul et de la perspective
Avec le HTC 10, HTC revient sur ses pas pour prendre une autre direction. Un recul necessaire pour donner une certaine perspective à sa stratégie, à ce que la marque souhaite offrir à ses utilisateurs. Voire même à l’image qu’elle se donne. Et nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision. Car, d’une part, nous retrouvons tout ce qui faisait la spécificité de la marque HTC sur le haut de gamme. Ensuite parce que HTC s’est concentré sur l’essentiel : améliorer ce qui devait être amélioré. En voici pour preuve la fiche technique complète :
Le châssis des One Mx...
Transition parfaite, car nous commençons ce test par le traditionnel tour du propriétaire. Le HTC 10 reprend certains codes des One M7, M8 et M9. Nous retrouvons une coque métallique unibody qui couvre le dos et les tranches. Contrairement au A9, la coque retrouve ici une certaine courbure, légèrement moins marquée que sur les modèles précédents.
Nous retrouvons également les séparations en polycarbonate pour les antennes et le micro secondaire pour la réduction de bruit active. Les emplacements des éléments techniques sont quasiment tous aux mêmes endroits que dans le One M9 : les touches à droite, un tiroir (SIM et microSD) de chaque côté, USB en bas, capteur photo légèrement protubérant à l’arrière, bien centré, large webcam au-dessus de l’écran.
Quelques petites différences cependant. D’abord, Le port jack 3,5 mm st délocalisé en haut de l’appareil, profitant de l’absence de connectivité infrarouge, pour laisser de la place à une grille de haut-parleur à côté du port USB. Ce dernier est d’ailleurs de type C, réversible. Second changement de taille, si le haut-parleur est désormais sur la tranche inférieure, cela sous-entend que les Boomsound ne sont plus en façade.
... mais la façade et les contours du One A9
Ce qui est vrai dans le cas du haut-parleur inférieur. Le haut-parleur supérieur y est toujours, logé dans l’emplacement de l’écouteur, à côté de la webcam. A la place du haut-parleur inférieur, un pavé tactile (comme sur le One A9) souligne la dalle Quad HD. Sous cette petite surface, qui ne sert malheureusement pas de trackpad comme le P9, se cache un lecteur d’empreinte digitale. De chaque côté du lecteur d’empreinte, nous retrouvons les touches de navigation d’Android : HTC optimise la place.
En l’absence de Boomsound, HTC a supprimé, comme sur l’A9, l’armature métallique qui entourait précédemment l’écran. Le verre renforcé, 2.5D même si ce n’est pas évident, couvre désormais toute la surface avant de l’appareil. Pour protéger cette glace, le châssis en aluminium monte désormais jusqu’en haut et s’arrête dans le prolongement de la courbure de l’écran. Ce châssis aussi est différent de celui des modèles précédents.
Vous remarquez rapidement que l’effet brossé de l’aluminium est remplacé par un fini plus mat. Les angles sont plus apparents, offrant un design futuriste au HTC 10. Le flash (avec l’autofocus laser) est placé ici à droite du capteur, lequel est rond, comme avec le M8. Notez que le bouton de mise en marche est maintenant nervuré pour le distinguer du bout des doigts, une fois encore, comme sur le A9.
Une prise en main assurée
Comme avec les M7, M8 et M9, le HTC 10 est assurément un One par sa construction, ses matériaux et son design. Le smartphone offre une prise en main ferme et agréable. La position des éléments est certes classique, mais efficace. Pourquoi essayer de changer quelque chose quand ça marche ? Le placement du jack 3,5 mm aurait pu être mieux trouvé. Mais c’est bien là le seul reproche possible.
L’écran est du même acabit. Le HTC 10 s’offre ici une très belle dalle qui reflète bien les nombreuses améliorations apportées ici. Nouvelle taille (5,2 pouces contre 5 pouces précédemment), Gorilla 4 et non Gorilla 3, Quad HD et non Full, rétroéclairage Super LCD5 et non plus Super LCD3. Résolution de 565 pixels par pouce, contre 441. Bref, c’est mieux dans tous les sens. HTC a attendu longtemps avant de proposer en Europe un écran Quad HD. Et l’attente en valait la peine. Luminosité, angle de vue, contraste, colorimétrie (laquelle peut même être personnalisée), aucune fausse note.
La première interface... libre ?
Une fois l’écran allumé, nous découvrons une nouvelle version de Sense basée sur Android 6.0.1 Marshmallow. Même s’il ne s’agit pas du premier smartphone de HTC sous Marshmallow, puisque le One A9 était le premier modèle d’un fabricant tiers sous cette version de l’OS. La version de Sense qui habillait Android était très proche de celle du One M9, tandis que celle-ci arbore quelques nouveautés : de nouvelles applications systèmes (comme la nouvelle Meteo), un nouveau partenaire marketing, Touchpal X (aux côtés de News Republic et Facebook), pour modifier le clavier système par défaut, et les thèmes à disposition libre.
Interface Sense, Blinkfeed, thèmes, gestuelle sur écran éteint et application météoÉvoqués précédemment dans nos colonnes, les thèmes libres suppriment le système en grille utilisé jusqu’ici par Android pour gérer les espacements entre les raccourcis et les widgets sur les écrans d’Android. Ces thèmes utilisent des stickers virtuels que l’on place vraiment partout où on veut. Chaque thème est accompagné d’un lot de stickers paramétrages (pour l’associer à une application). C’est une alternative très intéressante qui a cependant une contrepartie : Sense Home a finalement disparu. Heureusement, Blinkfeed, toujours nourri par News Republic, est toujours là, même en disposition libre. Notez également que HTC a laissé sur le Play Store de nombreuses applications maison (Fetch, Browser, File Manager, Scribe, Agenda, etc.) : à vous de les télécharger si elles vous semblent utiles.
Thème libreCette nouvelle version de Sense pèse pratiquement 8 Go sur la mémoire du téléphone. Pour la version 32 Go, cela veut dire qu’il ne reste qu’un peu plus de la moitié de l’espace libre pour les applications et les documents personnels. C’est peu. Et heureusement qu’il est possible d’étendre la mémoire interne avec une carte microSD. Quant à la mémoire vive, elle est assez importante pour prendre en charge les besoins des utilisateurs.
Elle est en moyenne exploitée à 50 %, mais c’est rarement moins. Notez que le smartphone chauffe légèrement, puisque le Snapdragon 820 utilise la conduction de l’aluminium pour évacuer la chaleur. Mais il chauffe moins que les mobiles sous Snapdragon 810. La batterie est certainement le seul point bon, mais sans plus. Doze parvient à réduire la consommation en veille. Mais dès que le mobile fonctionne, les 3000 mAh ne sont pas de trop.
Des performances de haute volée ?
Il faut dire que le Snapdragon 820, testé dans nos colonnes pour la première fois, n’est pas un chipset pour les « gagne-petit ». Ce double dual-core Kryo est une bête de course, dans la même veine des Snapdragon 801 et 805 il y a deux ans. Les scores sur AnTuTu sont dithyrambiques. Ceux des autres outils de benchmarks sont également très bons. Nous pensions sincèrement, avant de démarrer ces tests, que les performances du Snapdragon 820 seraient similaires à celles de l’Exynos 8890, sauf sur la partie graphique. Il n’en est rien. Les coeurs Kryo sont vraiment au-dessus de la mêlée.
Voici donc les scores. Sur AnTuTu, le mobile tourne généralement autour de 150 000 points, mais est parvenu, nous ne savons pas comment, à dépasser les 158 000 points. Un score où le Snapdragon 820 parvient à surclasser le banc de test sur la partie gestion de l’interface, certainement grâce (en partie) à Zeroth qui gère les signaux environnementaux. Sur Basemark, le HTC 10 parvient à 2042 points. Il est l’un des rares avec le Kirin 955, l’Exynos 8890 et l’A9 d’Apple à dépasser les 2000 points. Geekbench affiche 2213 points en mono-core (où il dépasse les Mangoose et Cortex-A72) et 5045 points en multi-core (où il est battu par les configurations octo-core).
C’est en revanche sur la partie graphique que nous sommes clairement déçus. Les scores sur 3DMark ne sont pas ébouriffants : 27 100 points sur Ice Storm Unlimited et 2870 points sur Slingshot ES 2.0. Le Mali-T880 MP12 de l’Exynos et le PowerVR GTX7600 de l’A9 sont au-dessus. Même l’Adreno 430 du Snapdragon 810 est loin d’être ridicule face à lui. Nous nous posons donc une question : pourquoi ? Qualcomm se repose-t-il sur ses lauriers ou est-ce une raison technique ? Difficile de répondre à cette question sans tester à nouveau le GPU avec une autre configuration. Vivement donc le G5.
Une très bonne plate-forme multimédia (quand elle veut)
Cette relative déception (relative, car l’Adreno 530 est tout de même un excellent GPU) est étonnamment confirmée par Dead Trigger 2, notre jeu étalon. En vérifiant la qualité des effets visuels par acquit de conscience, nous avons constaté que le jeu s’était positionné sur le plus mauvais rendu. Évidemment, nous avons corrigé cela et entamé une partie avec la plus haute qualité possible. Et la plate-forme le supporte plutôt bien. Nous n’avons pas été autant saisi par le HTC 10 que par le Galaxy S7 ou l’iPhone 6S lors de cette partie du test. Cependant, il est clair que le HTC 10 est une très bonne plate-forme. Certainement l’une des meilleures sur le marché français.
En vidéo, nous avons été surpris de constater l’absence de la Galerie HTC pour gérer les documents photographiques et audiovisuels. En fait, HTC a choisi de n’installer que Google Photos, toujours dans une logique de simplification (et pour ne pas surcharger le mobile). Une simplification qui a cependant un inconvénient : en l’absence de Galerie ou d’un gestionnaire de fichiers, lancer une vidéo n’est pas très simple. Ouvrez Google Photos, choisissez « dossiers de l’appareil » dans le menu latéral et naviguez tout en bas, sous les photos et les captures d’écran.
Nous profitons d’ailleurs de cette opportunité pour évoquer les deux haut-parleurs Boomsound. L’idée de cette configuration atypique est simple : les basses passent dans le haut-parleur du bas, lequel agit comme un caisson de basse, tandis que celui du haut, en façade avec l’écouteur, diffuse les aigües.
Une fois la vidéo lancée, si elle est compatible avec le lecteur intégré au système, le résultat est bon. Car l’écran offre une très belle visualisation de l’image. Et le système audio Boomsound est très puissant. Les aigus sont bien représentés et les basses n’envahissent pas l’espace. Les choix de HTC sont donc très cohérents, d’autant que l’équilibre entre les deux haut-parleurs est personnalisable en fonction du type de contenu (film ou musique). En revanche, l’absence d’un vrai bon lecteur vidéo est pesante, car l’application par défaut est minimaliste et n’offre pas la possibilité de changer de piste audio ou d’afficher des sous-titres.
Ultrapixel : un afflux de lumière
En photo, nous avons été particulièrement vigilant, car HTC a pris la peine de moderniser son concept « Ultrapixel » pour lui offrir une seconde génération sur le papier identique à la proposition de trois autres constructeurs premium (et ce n’est évidemment pas un hasard) : Apple Samsung et Huawei. Le HTC 10 repose sur un capteur 12 mégapixels avec ouverture f/1.8. Ce qui veut dire que l’afflux de lumière est relativement bon. Le capteur est stabilisé et l’autofocus est réalisé par un infrarouge, comme chez Huawei ou LG, par exemple. L’ensemble est contrôlé par une application maison que nous avons croisée dans le HTC One A9 (avec ces réglages fins dans son mode expert.
Le résultat est très intéressant. HTC a voulu augmenter la lumière qui arrive jusqu’au capteur, car les autofocus laser ont la fâcheuse tendance à faire la mise au point si vite qu’il est parfois difficile d’obtenir une photo claire. Pour cela, elle a augmenté la taille des pixels et la largeur de l’ouverture de l’objectif. Les photos sont donc lumineuses, tout en étant équilibrées (un beau ciel bleu et une rue bien éclairée) et nettes. De plus, les couleurs sont fidèles et la scène est détaillée. Alors, où est le problème ? C’est le contraste. Toutes les photos que nous avons prises sont légèrement délavées. C’est là le seul vrai léger problème de ce bloc photo. Attention également au grain lors du zoom : c’est un 12 mégapixels, pas un 21 mégapixels. Mais dans l’ensemble, les photos sont très exploitables.
Il n'en a plus le nom, mais c'est le meilleur des One
En conclusion, le HTC 10 est, de loin, la meilleure proposition de HTC depuis bien longtemps. Le smartphone n’est pas gangrené par un composant fâcheux (un Ultrapixel, un Snapdragon ou autre). L’interface apporte un vent frais de nouveauté avec le placement libre, une vraie innovation esthétique. Le design du téléphone gagne en sophistication, sans pourtant renier entièrement ses acquis et son passé. La plate-forme est bonne. La construction l’est tout autant (même s’il y a toujours une histoire de goût). Et HTC peut se targuer de revenir dans le haut de gamme avec un produit séduisant qui fait envie.
Mais il n’en fallait pas moins pour justifier son passage au-dessus de la barre des 700 euros, une barre au-dessus de laquelle il ne suffit pas d’être le meilleur pour réaliser des ventes. Il faut aussi une vraie belle marque et du bagou. Le Taïwanais en a-t-il assez ? Nous l’espérons, car son nouveau flagship mériterait davantage d’attention que la marque n’en a eu ces deux dernières années.
Du recul et de la perspective
Avec le HTC 10, HTC revient sur ses pas pour prendre une autre direction. Un recul necessaire pour donner une certaine perspective à sa stratégie, à ce que la marque souhaite offrir à ses utilisateurs. Voire même à l’image qu’elle se donne. Et nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision. Car, d’une part, nous retrouvons tout ce qui faisait la spécificité de la marque HTC sur le haut de gamme. Ensuite parce que HTC s’est concentré sur l’essentiel : améliorer ce qui devait être amélioré. En voici pour preuve la fiche technique complète :
- dimensions : 145,9 x 71,9 x 9 mm
- poids : 161 grammes
- coque monobloc en aluminium brossé
- écran Super LCD5 Quad HD de 5,2 pouces d’une résolution de 565 pixels par pouce et protégé par un verre renforcé Gorilla Glass 4
- rapport entre écran et taille du mobile : 71,1 %
- chipset Qualcomm Snapdragon 820 quad-core doté de 2 coeurs Kryo cadencés à 2,15 GHz, 2 coeurs Kryo cadencés à 1,6 GHz et un GPU Adreno 530
- 4 Go de RAM LPDDR4
- 32 ou 64 Go de stockage interne (extensible par microSDXC)
- batterie 3000 mAh non amovible compatible Quick Charge
- capteur photo Ultrapixel 12 mégapixels, objectif 26 mm ouvrant à f/1.8, autofocus laser, stabilisateur optique d’image, flash true-tone, compatible 4K en vidéo (mode ralenti 120 images par seconde en 720p)
- webcam UltraPixels 5 mégapixels à l’avant, objectif 23 mm grand-angle (88°) ouvrant à f/1.8, stabilisateur optique, compatible 1080p en vidéo
- compatible LTE catégorie 9, WiFi ac dual band, Bluetooth 4.2, NFC, DLNA, USB type-C, et GPS Glonass
- double haut-parleur Boomsound HiFi
- Lecteur d’empreinte digitale en façade
- Android 6.0.1 Marshmallow avec surcouche Sense
Le châssis des One Mx...
Transition parfaite, car nous commençons ce test par le traditionnel tour du propriétaire. Le HTC 10 reprend certains codes des One M7, M8 et M9. Nous retrouvons une coque métallique unibody qui couvre le dos et les tranches. Contrairement au A9, la coque retrouve ici une certaine courbure, légèrement moins marquée que sur les modèles précédents.
Nous retrouvons également les séparations en polycarbonate pour les antennes et le micro secondaire pour la réduction de bruit active. Les emplacements des éléments techniques sont quasiment tous aux mêmes endroits que dans le One M9 : les touches à droite, un tiroir (SIM et microSD) de chaque côté, USB en bas, capteur photo légèrement protubérant à l’arrière, bien centré, large webcam au-dessus de l’écran.
Quelques petites différences cependant. D’abord, Le port jack 3,5 mm st délocalisé en haut de l’appareil, profitant de l’absence de connectivité infrarouge, pour laisser de la place à une grille de haut-parleur à côté du port USB. Ce dernier est d’ailleurs de type C, réversible. Second changement de taille, si le haut-parleur est désormais sur la tranche inférieure, cela sous-entend que les Boomsound ne sont plus en façade.
... mais la façade et les contours du One A9
Ce qui est vrai dans le cas du haut-parleur inférieur. Le haut-parleur supérieur y est toujours, logé dans l’emplacement de l’écouteur, à côté de la webcam. A la place du haut-parleur inférieur, un pavé tactile (comme sur le One A9) souligne la dalle Quad HD. Sous cette petite surface, qui ne sert malheureusement pas de trackpad comme le P9, se cache un lecteur d’empreinte digitale. De chaque côté du lecteur d’empreinte, nous retrouvons les touches de navigation d’Android : HTC optimise la place.
En l’absence de Boomsound, HTC a supprimé, comme sur l’A9, l’armature métallique qui entourait précédemment l’écran. Le verre renforcé, 2.5D même si ce n’est pas évident, couvre désormais toute la surface avant de l’appareil. Pour protéger cette glace, le châssis en aluminium monte désormais jusqu’en haut et s’arrête dans le prolongement de la courbure de l’écran. Ce châssis aussi est différent de celui des modèles précédents.
Vous remarquez rapidement que l’effet brossé de l’aluminium est remplacé par un fini plus mat. Les angles sont plus apparents, offrant un design futuriste au HTC 10. Le flash (avec l’autofocus laser) est placé ici à droite du capteur, lequel est rond, comme avec le M8. Notez que le bouton de mise en marche est maintenant nervuré pour le distinguer du bout des doigts, une fois encore, comme sur le A9.
Une prise en main assurée
Comme avec les M7, M8 et M9, le HTC 10 est assurément un One par sa construction, ses matériaux et son design. Le smartphone offre une prise en main ferme et agréable. La position des éléments est certes classique, mais efficace. Pourquoi essayer de changer quelque chose quand ça marche ? Le placement du jack 3,5 mm aurait pu être mieux trouvé. Mais c’est bien là le seul reproche possible.
L’écran est du même acabit. Le HTC 10 s’offre ici une très belle dalle qui reflète bien les nombreuses améliorations apportées ici. Nouvelle taille (5,2 pouces contre 5 pouces précédemment), Gorilla 4 et non Gorilla 3, Quad HD et non Full, rétroéclairage Super LCD5 et non plus Super LCD3. Résolution de 565 pixels par pouce, contre 441. Bref, c’est mieux dans tous les sens. HTC a attendu longtemps avant de proposer en Europe un écran Quad HD. Et l’attente en valait la peine. Luminosité, angle de vue, contraste, colorimétrie (laquelle peut même être personnalisée), aucune fausse note.
La première interface... libre ?
Une fois l’écran allumé, nous découvrons une nouvelle version de Sense basée sur Android 6.0.1 Marshmallow. Même s’il ne s’agit pas du premier smartphone de HTC sous Marshmallow, puisque le One A9 était le premier modèle d’un fabricant tiers sous cette version de l’OS. La version de Sense qui habillait Android était très proche de celle du One M9, tandis que celle-ci arbore quelques nouveautés : de nouvelles applications systèmes (comme la nouvelle Meteo), un nouveau partenaire marketing, Touchpal X (aux côtés de News Republic et Facebook), pour modifier le clavier système par défaut, et les thèmes à disposition libre.
Interface Sense, Blinkfeed, thèmes, gestuelle sur écran éteint et application météo
Thème libre
Elle est en moyenne exploitée à 50 %, mais c’est rarement moins. Notez que le smartphone chauffe légèrement, puisque le Snapdragon 820 utilise la conduction de l’aluminium pour évacuer la chaleur. Mais il chauffe moins que les mobiles sous Snapdragon 810. La batterie est certainement le seul point bon, mais sans plus. Doze parvient à réduire la consommation en veille. Mais dès que le mobile fonctionne, les 3000 mAh ne sont pas de trop.
Des performances de haute volée ?
Il faut dire que le Snapdragon 820, testé dans nos colonnes pour la première fois, n’est pas un chipset pour les « gagne-petit ». Ce double dual-core Kryo est une bête de course, dans la même veine des Snapdragon 801 et 805 il y a deux ans. Les scores sur AnTuTu sont dithyrambiques. Ceux des autres outils de benchmarks sont également très bons. Nous pensions sincèrement, avant de démarrer ces tests, que les performances du Snapdragon 820 seraient similaires à celles de l’Exynos 8890, sauf sur la partie graphique. Il n’en est rien. Les coeurs Kryo sont vraiment au-dessus de la mêlée.
Cette relative déception (relative, car l’Adreno 530 est tout de même un excellent GPU) est étonnamment confirmée par Dead Trigger 2, notre jeu étalon. En vérifiant la qualité des effets visuels par acquit de conscience, nous avons constaté que le jeu s’était positionné sur le plus mauvais rendu. Évidemment, nous avons corrigé cela et entamé une partie avec la plus haute qualité possible. Et la plate-forme le supporte plutôt bien. Nous n’avons pas été autant saisi par le HTC 10 que par le Galaxy S7 ou l’iPhone 6S lors de cette partie du test. Cependant, il est clair que le HTC 10 est une très bonne plate-forme. Certainement l’une des meilleures sur le marché français.
En vidéo, nous avons été surpris de constater l’absence de la Galerie HTC pour gérer les documents photographiques et audiovisuels. En fait, HTC a choisi de n’installer que Google Photos, toujours dans une logique de simplification (et pour ne pas surcharger le mobile). Une simplification qui a cependant un inconvénient : en l’absence de Galerie ou d’un gestionnaire de fichiers, lancer une vidéo n’est pas très simple. Ouvrez Google Photos, choisissez « dossiers de l’appareil » dans le menu latéral et naviguez tout en bas, sous les photos et les captures d’écran.
Nous profitons d’ailleurs de cette opportunité pour évoquer les deux haut-parleurs Boomsound. L’idée de cette configuration atypique est simple : les basses passent dans le haut-parleur du bas, lequel agit comme un caisson de basse, tandis que celui du haut, en façade avec l’écouteur, diffuse les aigües.
Une fois la vidéo lancée, si elle est compatible avec le lecteur intégré au système, le résultat est bon. Car l’écran offre une très belle visualisation de l’image. Et le système audio Boomsound est très puissant. Les aigus sont bien représentés et les basses n’envahissent pas l’espace. Les choix de HTC sont donc très cohérents, d’autant que l’équilibre entre les deux haut-parleurs est personnalisable en fonction du type de contenu (film ou musique). En revanche, l’absence d’un vrai bon lecteur vidéo est pesante, car l’application par défaut est minimaliste et n’offre pas la possibilité de changer de piste audio ou d’afficher des sous-titres.
Ultrapixel : un afflux de lumière
En photo, nous avons été particulièrement vigilant, car HTC a pris la peine de moderniser son concept « Ultrapixel » pour lui offrir une seconde génération sur le papier identique à la proposition de trois autres constructeurs premium (et ce n’est évidemment pas un hasard) : Apple Samsung et Huawei. Le HTC 10 repose sur un capteur 12 mégapixels avec ouverture f/1.8. Ce qui veut dire que l’afflux de lumière est relativement bon. Le capteur est stabilisé et l’autofocus est réalisé par un infrarouge, comme chez Huawei ou LG, par exemple. L’ensemble est contrôlé par une application maison que nous avons croisée dans le HTC One A9 (avec ces réglages fins dans son mode expert.
Le résultat est très intéressant. HTC a voulu augmenter la lumière qui arrive jusqu’au capteur, car les autofocus laser ont la fâcheuse tendance à faire la mise au point si vite qu’il est parfois difficile d’obtenir une photo claire. Pour cela, elle a augmenté la taille des pixels et la largeur de l’ouverture de l’objectif. Les photos sont donc lumineuses, tout en étant équilibrées (un beau ciel bleu et une rue bien éclairée) et nettes. De plus, les couleurs sont fidèles et la scène est détaillée. Alors, où est le problème ? C’est le contraste. Toutes les photos que nous avons prises sont légèrement délavées. C’est là le seul vrai léger problème de ce bloc photo. Attention également au grain lors du zoom : c’est un 12 mégapixels, pas un 21 mégapixels. Mais dans l’ensemble, les photos sont très exploitables.
Il n'en a plus le nom, mais c'est le meilleur des One
En conclusion, le HTC 10 est, de loin, la meilleure proposition de HTC depuis bien longtemps. Le smartphone n’est pas gangrené par un composant fâcheux (un Ultrapixel, un Snapdragon ou autre). L’interface apporte un vent frais de nouveauté avec le placement libre, une vraie innovation esthétique. Le design du téléphone gagne en sophistication, sans pourtant renier entièrement ses acquis et son passé. La plate-forme est bonne. La construction l’est tout autant (même s’il y a toujours une histoire de goût). Et HTC peut se targuer de revenir dans le haut de gamme avec un produit séduisant qui fait envie.
Mais il n’en fallait pas moins pour justifier son passage au-dessus de la barre des 700 euros, une barre au-dessus de laquelle il ne suffit pas d’être le meilleur pour réaliser des ventes. Il faut aussi une vraie belle marque et du bagou. Le Taïwanais en a-t-il assez ? Nous l’espérons, car son nouveau flagship mériterait davantage d’attention que la marque n’en a eu ces deux dernières années.
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